15 octobre 2007

J.D. SALINGER : L'attrape-coeur

« Phénomène littéraire sans équivalent depuis les années 50, J.D. Salinger reste le plus mystérieux des écrivains contemporains, et son chef-d’œuvre, L'attrape-cœur, roman de l'adolescence le plus lu du monde entier, est l'histoire d'une fugue, celle d'un garçon de la bourgeoisie new-yorkaise chassé de son collège trois jours avant Noël, qui n'ose pas rentrer chez lui et affronter ses parents. Trois jours de vagabondage et d'aventures cocasses, sordides ou émouvantes, d'incertitude et d'anxiété, à la recherche de soi-même et des autres. L'histoire éternelle d'un gosse perdu qui cherche des raisons de vivre dans un monde hostile et corrompu. »

« Par la densité et l'originalité de sa substance psychologique, par la prodigieuse sûreté de sa facture, sa virtuosité, cet ouvrage m'avait donné l'impression de quelque chose d'exceptionnel - et aussi de durable, d'incorruptible -
Jean-Louis Curtis » 

La présentation dit l'essentiel, et elle n'enjolive pas les choses, il y a un côté intemporel dans ce récit écrit pourtant dans les années 40, mais qu'on pourrait transposer à notre époque quasiment sans toucher  un mot. Une fois acclimaté à la narration volontairement gauche du personnage central, il n'est pas difficile d'entrer dans ce roman. Et puis les âmes sensibles ne seront pas déroutées par un ton trop grave, le livre sonne juste, mais il n'y a rien de vraiment glauque dans ce récit ; à vrai dire je m'attendais à quelque chose de plus violent, mais ça reste très grand public. Ce livre m'a en tout cas donné envie d'en découvrir un peu plus de cet auteur malheureusement peu prolifique, qui vit reclus depuis les années 50.

4 octobre 2007

Charles BUKOWSKI : Journal d'un vieux dégueulasse

Il y avait bien longtemps que je n'avais parlé de Charles Bukowski, trouvez pas ? Comme les Contes de la folie ordinaire, ce Journal d'un vieux dégueulasse est un recueil de nouvelles, pour la plupart écrites et publiées à la fin des années 60 dans un journal underground de Los Angeles. Le ton reste le même, des récits plus ou moins autobiographiques mêlant violence, anticonformisme (non calculé), autodérision et humour corrosif. Le style laisse toutefois plus de côté l'aspect allégorique de certaines nouvelles des Contes de la folie ordinaire.  Dans plusieurs textes, Bukowski se montre également plus attentif à l'actualité et aux mouvements sociaux, tout en restant apolitique, ce qui à mon sens donne plus de force à ses analyses, tirant toutes leur source dans la nature profondément dégueulasse de l'Homme. Ainsi les révolutionnaires et les conservateurs sont renvoyés dos à dos ; Bukowski en profite pour égratigner Ginsberg et d'autres auteurs de la « beat generation » fervents adeptes des postures prophétiques, et inspirateurs des mouvements contestataires des années 60, qu'il dissèque avec la simplicité et en même temps la finesse qui le caractérisent. Et comme pour mieux dire merde à (aux) l'ordre(s) établi(s), chaque nouvelle de ce recueil est dépouillée des règles de typographie habituelles, Bukowski ayant opté pour la suppression des majuscules en début de phrase. Et on s'y fait vite, presque aussi vite qu'on adhère à la personnalité sans concession de Bukowski, qui n'est indiscutablement en rien un écrivain comme les autres. Car n'allez pas croire que « Buk » se soit laissé prendre à ce dont il se refusait - à savoir être un écrivain engagé - le Journal d'un vieux dégueulasse est loin de l'exercice de style du pamphlétaire en mal de reconnaissance, Bukowski conserve toute sa légèreté et se complait toujours autant à se mettre en scène dans les situations les plus farfelues, et c'est encore une fois un régal !
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