20 septembre 2007

Michel HOUELLEBECQ : Extension du domaine de la lutte

"Voici l'odyssée désenchantée d'un informaticien entre deux âges, jouant son rôle en observant les mouvements humains et les banalités qui s'échangent autour des machines à café. L'installation d'un progiciel en province lui permettra d'étendre le champ de ses observations, d'anéantir les dernières illusions d'un collègue - obsédé malchanceux - et d'élaborer une théorie complète du libéralisme, qu'il soit économique ou sexuel."

Avouer son faible pour Houellebecq, c'est presque devenu équivalent à se vanter d'une maladie honteuse. Alors, je ne sais pas s'il y a risque de contagion, ou si on doit  y voir le signe d'une perversion quelconque, mais j'avoue, j'aime bien Houellebecq. Mais plutôt le Houellebecq post Extension du domaine de la lutte, qui n'est à mon avis pas son meilleur roman, loin s'en faut ; en même temps, il s'agissait de son premier roman. On retrouve tout de même ses thèmes de prédilection (l'absurdité de nos vies, la pénibilité de vivre, la superficialité des rapports humains, le désespoir...), mais le récit manque un peu de mise en place, c'est un peu brouillon. Le texte est aussi très court, on a un peu la sensation que Houellebecq ne va pas au bout des choses. Pas mal quand même pour un premier essai, mais sans plus par rapport à ce qu'il a écrit ensuite (Plateforme notamment, qui reste pour moi son meilleur roman, mais je n'ai pas lu le dernier).

18 septembre 2007

Albert CAMUS : L'étranger

L'étranger était mon entrée en matière dans l’œuvre de Camus, et c'est aussi un livre qui aura laissé des traces. Le thème de la vie présenté sous toute son absurdité est abordé de manière particulièrement forte, et au delà de l'aspect dérisoire de toute existence, ce sont aussi les rapports sociaux entre les hommes qui prennent une forme particulièrement cinglante dans le récit de Camus. Le narrateur - Meursault -  n'est pas plus mauvais qu'un autre, il est simplement différent, et a eu la mauvaise idée de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment.  Le meurtre accidentel d'un jeune arabe sur une plage d'Alger prend une tournure dramatique à cause de la personnalité incomprise de Meursault. Son indifférence à ce qui l'entoure et ce qu'il vit  en fait un monstre aux yeux d'une société qui ne tolère pas la différence, qui uniformise comportements et caractères, comme s'il n'existait  qu'une seule sorte d'homme. Meursault a perdu sa mère, qu'il ne voyait plus depuis longtemps, et n'éprouve ni peine, ni besoin d'en rajouter auprès de ses congénères pour passer pour le fils modèle qu'il n'a jamais été, ayant perdu la mère modèle qu'elle n'a jamais été non plus. Meursault est résigné à laisser sa vie entre les mains des autres. La justice se chargera de décider s'il doit vivre ou mourir, mais quelle importance pour un homme que la mort n'effraie pas plus que la vie ?

17 septembre 2007

Eugène IONESCO : Le solitaire

"Le seul roman écrit par Ionesco. A trente-cinq ans, un homme fait un héritage et se retire de la vie. Il ne cesse de s'étonner de ses congénères qui continuent à s'agiter, à se battre même, à aimer, à croire. La recherche de l'oubli, la nostalgie du savoir que nous n'aurons jamais, le sentiment de notre infirmité et du miracle de toute chose, font de cet individu banal un être qui a la grâce, un mystique pas tellement loin de Pascal."

J'avais été intrigué par ce livre, après avoir lu qu'il s'agissait d'un des livres de chevet de Houellebecq. Ca ne m'a finalement pas étonné, le narrateur est un personnage très "Houellecquien" : désabusé, amorphe, taciturne, fuyant ses congénères, etc... La première moitié est un peu ennuyeuse (en même temps, la vie du narrateur l'est, donc rien de plus normal), mais le roman devient de plus en plus intéressant au fil des pages. On dérive sur la fin dans l'anticipation (encore un truc repris dans la plupart des romans de Houellebecq), avec la vision d'une révolution sanglante sans doute inspirée par les évènements de mai 68 (le roman est sorti en 73 si je ne m'abuse), la fin est assez énigmatique... Un bon roman, qui a certainement été une grande source d'inspiration pour Houellebecq, et qui pousse un peu à regretter que Ionesco n'en ait écrit qu'un, ses pièces me tentant moins.

14 septembre 2007

Bukowski chez Pivot

Le premier et à ma connaissance unique passage télé de Charles Bukowski en France avait fait scandale en 1978. En revoyant certains extraits, on se dit que ça avait fait beaucoup de bruit pour pas grand chose, si ce n'est faire connaître Bukowski en France. Pensez donc : un Bukowski bourré (quel scoop !) répondant aux questions pas vraiment intéressantes d'un Pivot qui cherchait visiblement plus le scandale qu'aller au fond des choses. On n'apprendra d'ailleurs pas grand chose dans cette interview vite torchée, gavée de clichés, mais qui montre un Bukowski malgré tout très pertinent en dépit des quelques litres de vin blanc qu'il s'est envoyé peu avant. Notamment une vision particulièrement intéressante de son travail, qu'il décrit comme une façon de dire des vérités en les ornant de juste ce qu'il faut de frivolité pour les rendre plus faciles d'accès que la philosophie des grands penseurs qui, en gros, emmerdent le commun des mortels (qui du coup ne les écoute pas) en disant - pour certains - les mêmes vérités de manière plus brute.

Bukowski était interviewé en début d'émission, cette vidéo ne présente que cette partie, et sa sortie prématurée, dix minutes avant la fin. Durant le débat des autres invités, Bukowski - qui s'ennuyait ferme dans cette ambiance très guindée, comme il le dira plus tard - passait son temps à marmonner et à picoler de plus belle, jusqu'à sa sortie du plateau. Certains garderont l'image d'un malotru, j'y vois personnellement un homme particulièrement mal à l'aise devant les caméras (je crois d'ailleurs qu'il était venu à l'insistance de son éditeur français), se protégeant comme il le peut avec sa bouteille...

13 septembre 2007

John Kennedy TOOLE : La conjuration des imbéciles

« Écrit au début des années soixante par un jeune inconnu qui devait se suicider en 1969, à l'âge de trente-deux ans, parce qu'il se croyait un écrivain raté, La Conjuration des imbéciles n'a été éditée qu'en 1980. Le plus drôle dans cette histoire, pour peu qu'on goûte l'humour noir, c'est qu'aussitôt publié, le roman a connu un immense succès outre-Atlantique et s'est vu couronné en 1981 par le prestigieux prix Pulitzer. Une façon pour les Américains de démentir à retardement le pied de nez posthume que leur adressait l'écrivain, plaçant en exergue à son livre cette citation de Swift: "Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui." » - Bernard Le Saux, Le Matin

La question n'était pas de savoir si j'allais parler de ce livre, mais plutôt quand j'allais le faire.  Un texte à la fois dense et d'une remarquable fluidité. Il y a plusieurs manières de percevoir ce récit. On peut y voir un roman burlesque parmi d'autres et passer à côté de sa substance, qui me semble être beaucoup plus subtile. En s'aidant de personnages hauts en couleur et caricaturaux, John Kennedy Toole en profitait pour égratigner la société moderne et notamment les relations humaines et le dogme du travail. La conjuration des imbéciles, c'est le malheur d'un personnage hors norme condamné à se trouver une place dans une société qu'il exècre. Gigantesque et énorme dans un monde standardisé, mégalomane averti dans un milieu social modeste où l'on se doit plutôt de filer droit, homme chaste dans une société jugée obscène, esprit chevaleresque à l'ère du chacun pour soi, et de surcroît hypocondriaque et paresseux exceptionnel, Ignatius Reilly - trente ans tout juste - est livré à lui-même dans un "monde du travail" qu'il a fui toute sa vie. Fort de ses convictions, il ne cherche pas à s'adapter au monde, mais plutôt à adapter le monde à ses idées. S'ensuivent une série de quiproquos qui en font quasiment l'ennemi public numéro 1 de la Nouvelle-Orléans. Tour à tour vendeur de hot dogs dévorant tout son stock de saucisses, archiviste rangeant consciencieusement tous les dossiers qu'on lui confie à la poubelle, leader syndical incompris des ouvriers qu'il s'est résolu à défendre contre leur gré, Ignatius ne manque pas de ressources pour amener des situations cocasses voire hilarantes, que ce soit par ses actes, son parler moyenâgeux, les allusions à son anneau pylorique, ou encore les références multiples à son maître à penser, Boèce. Les personnages sont si travaillés, le récit si rondement mené, qu'on se demande comment JKT a pu être rejeté par tous les éditeurs à qui il a présenté son manuscrit, et plus encore comment il est arrivé à se persuader lui même qu'il n'avait pas de talent. Une explication toute trouvée : "Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui."

11 septembre 2007

Leçon de bon goût par Charles Bukowski

« (...) Bien sûr, on ne peut pas mesurer le goût, ou le manque de goût. Pour un type qui se trouve un trou, il y en a un autre qui se branle. Je ne comprends rien au succès de Faulkner, du base-ball, de Bob Hope, d'Henry Miller, de Shakespeare, d'Ibsen, des pièces de Tchekhov. G.B. Shaw me fait bâiller. Tolstoï aussi. Guerre et Paix est mon bide le plus sanglant depuis Le Manteau de Gogol. Mailer, j'en ai déjà parlé. Bob Dylan, à mon avis, en rajoute, mais je dirai que Donovan a du style. Je n'y comprends rien. Boxe, rugby, basket fonctionnent à l'énergie. Hemingway jeune était bon. Dosto très dur. Sherwood Anderson les yeux fermés. Le Saroyan jeune. Le tennis et l'opéra vous vous les gardez. Les belles bagnoles, du balai. Le fétichisme, mouais. Bagues, montres, mouais. Le très jeune Gorki. D.H. Lawrence, d'accord. Céline pas de problème. Merde aux oeufs brouillés. Artaud quand il s'énerve. Ginsberg à petites doses. La lutte gréco-romaine - hein ??? Jeffers, évidemment. Et ainsi de suite, et qui a raison ? Moi, bien sûr. Mais oui, bien sûr. (...) »

Extrait tiré des Contes de la folie ordinaire de Charles Bukowski.

Franz KAFKA : Le terrier

"Le Terrier, l'une des dernières nouvelles écrites par Franz Kafka (1883-1924), est celle où se mêlent avec le plus de violence l'issue inexorable d'une destinée tragique et une extraordinaire distanciation comique. L'humour noir atteint ici un paroxysme. Un troglodyte nous fait partager l'extrême ingéniosité de sa vie enterrée, et ce lieu de sécurité maximale devient celui de tous les dangers ; lieu où ta paix du « chez-soi » devient mortelle : un tombeau pour l'éternité. "

Une nouvelle inachevée. Franchement déçu, non pas par le thème, qui est du reste très mystérieux (difficile de dire si le narrateur est un humain, une taupe ou un autre animal encore), mais par la teneur du récit, qui relève plus de la circonvolution narrative que d'une véritable structure avec un début, une fin et une évolution entre l'un et l'autre. Ça tourne en rond du début à la fin, on a l'impression de revenir sans cesse au point de départ, et au final, comme la nouvelle n'a pas de fin, on n'est pas plus avancé... Je ne sais plus trop ce qui m'avait attiré dans cette nouvelle, mais ça ne me donne pas envie de fouiller davantage dans l’œuvre de Kafka, ce qui est peut-être un tort... Peut-être aurais-je dû commencer par Le procès ?

Bret Easton ELLIS : Les lois de l'attraction

"L’auteur de Moins que zéro décrit dans son second livre une nouvelle descente aux enfers qui se situe dans l’université. Ses héros, des étudiants issus d’une bourgeoisie typée, trempent, d’une dérive à l’autre, dans les illusions du sexe et de la drogue, sur un fond de rock... Tout cela au moyen d’une écriture sobre, rapide et brute. Avec ce magnifique et troublant roman, Bret Easton Ellis nous replonge cet univers noir des années 80, à la rencontre d’une génération désinvolte, cynique et surtout à la recherche de son identité. "

Comme - me semble-t-il - souvent avec Ellis, pas vraiment d'histoire, mais un portrait de la jeunesse bourgeoise des années 80 particulièrement décadent et troublant. A noter aussi une structure assez originale, où chaque chapitre est une vision personnelle de l'un des personnages : 4 ou 5 personnages principaux se relaient sans cesse (+ quelques intervenants secondaires) avec bien souvent des interprétations très différentes des évènements qu'ils vivent, en fonction généralement des substances qu'ils ont ingurgitées. J'avais lu il y a quelques années Moins que zéro qui m'avait fait une bonne impression, mais je pense que celui-ci est plus abouti encore. De quoi donner envie de lire la suite de son œuvre, c'est certain.

10 septembre 2007

Flannery O'CONNOR : Les braves gens ne courent pas les rues

"Dix nouvelles de la grande romancière américaine. Tout le monde prend vie en quelques secondes, et s'impose à nous : tueurs évadés du bagne, un général de cent quatre ans, une sourde-muette, une jeune docteur en philosophie à la jambe de bois, un Polonais que la haine des paysans américains accule à une mort affreuse, et, grouillant à l'arrière-plan, les petits fermiers, les nègres paresseux et finauds.
Les braves gens ne courent pas les rues, telle est la morale assez pessimiste qui se dégage de ces récits. Flannery O'Connor possède, comme Dickens, le don de la caricature mais aussi un humour implacable, une fantaisie grinçante jusque dans le tragique et l'horreur. "

Le titre de ce recueil de nouvelles était prometteur. La présentation de l'éditeur aussi, d'une certaine manière. Or, j'ai laissé tomber ce livre après seulement deux nouvelles. Le côté grinçant et l'humour de cette romancière réputée ne m'a pas sauté aux yeux. J'ai trouvé un style trop conventionnel à mon goût, un ton presque enfantin. Pas la trace d'une remarque un tant soit peu en accord avec la causticité inspirée par le titre. Autrement dit, rien qui ne m'incite à aller plus loin que les deux premières nouvelles de ce recueil...

Jim HARRISON : Un bon jour pour mourir

"La merveilleuse histoire d'une virée fantastique à travers l'Amérique des années 60 ! Un trio inoubliable, très Jules et Jim, prend la route, entre un joint, deux cuites et trois parties fines, pour s'en aller faire sauter un barrage du côté du Grand Canyon du Colorado. Selon Michel Lebrun, si ç'avait été un polar, ç'aurait été le meilleur de l'année. En tout cas, on n'oubliera pas de sitôt les aventures savoureuses et les portraits tendres de ces trois héros que Jim Harrison dépeint dans le style flamboyant qui est sa marque. "

Premier roman lu de cet auteur que je désirais découvrir depuis longtemps. C'est le premier, mais ça ne sera certainement pas le dernier. Un bon jour pour mourir contient tout ce que j'attends d'un bon roman : des personnages auxquels on s'attache dès les premières pages, de l'émotion, tout ça sur fond d'aventure, de désespoir, et d'Amérique profonde des années 60/70. L'histoire tourne autour de deux amis fraichement rencontrés accompagnés d'une jeune femme - maîtresse et amie d'enfance pour l'un, sujet de convoitise et de fantasmes pour l'autre - qui, propulsés par une surconsommation d'alcool et de drogues, se sont mis en tête de démolir des barrages et rendre ses droits à une nature qu'ils estiment mutilée par l'activité humaine. S'ensuit un long périple à travers l'Amérique, où le trio élabore un plan échevelé, voguant de motel en motel, de bar en bar (voire de bordel en bordel), au rythme de l’émiettement d'un amour d'adolescents sur le point de s'éteindre, et d'un amour impossible naissant.

Le style d'Harrison est vigoureux, précis, et touchant, ses personnages sont vivants, un grand roman à mon avis, et qui se lit très - presque trop - vite.

Prochaine étape : Nord-Michigan ou Dalva

François MAURIAC : Le nœud de vipères

"(...) Chronique d'une famille bordelaise entre l'affaire Dreyfus et le krach de Wall Street, Le Nœud de vipères offre les coups de théâtre, les surprises d'un vrai roman. La satire et la poésie y coexistent miraculeusement. C'est le chef-d’œuvre de Mauriac, et l'un des grands romans du XXème siècle."

Très intéressante lecture, un roman sous forme de journal d'un vieillard en fin de vie (confession qu'il destine d'abord à sa femme qui n'a jamais cherché à voir ce qui se cachait sous la carapace en des décennies de vie commune) confiant ses frustrations et sa haine à l'égard de sa famille qu'il accuse - légitimement - de chercher à s'emparer de sa fortune par tous les moyens. Le narrateur dresse un portrait peu flatteur de ses enfants et petits-enfants, dont l'immoralité sous couvert de protection des intérêts familiaux rend finalement le comportement aigri et haineux du patriarche très attachant.

Un roman qui se lit très vite, et dépeint la nature humaine du début du 20ème siècle sous un angle tout aussi peu flatteur que ce qu'on peut constater de nos jours (immoralité, appât du gain, égoïsme exacerbé...), malgré la forte influence de la religion à cette époque (particulièrement dans le milieu bourgeois dépeint par Mauriac), piété de pacotille que dénonce sans cesse l'écrivain dans ce livre.

Charles BUKOWSKI : Contes de la folie ordinaire

"Bukowski est un écrivain considérable. Un homme en marche. Un homme étincelant. Avec l'énergie du désespoir, il secoue comme un vieux sac notre civilisation fin XXème siècle. Et ce qui tombe n'est pas joli, joli. C'est brutal." Claire Gallois, Le Figaro

"Toutes les histoires de Bukowski sont aussi vraies qu'infectes et, en cela, font honneur à la littérature : il raconte ce que les autres enjolivent et dissimulent. Le sexisme, la misère du quotidien, la violence et les sentiments de ceux qui se curent le nez. Et c'est pour ça qu'il gêne : il parle à tout le monde."
Jean-François Bizot
 
Assurément une révélation pour moi cet été, je m'attendais à quelque chose de glauque et de malsain, je trouve en fin de compte un auteur attachant et d'une franchise exceptionnelle. Certains appelleront ça de la vulgarité, mais Bukowski faisait de cette vulgarité et de sa crudité un art, l'art de parler vrai, sans ne jamais rien édulcorer, sans interdit non plus. Sa vie n'a jamais été drôle, battu par son père dans son adolescence, errant de manière quasi ininterrompue dans la misère et l'alcoolisme jusqu'à sa mort, Bukowski ne manque pourtant jamais d'humour. D'une manière parfois même hilarante, il se met en scène dans ce recueil de nouvelles dans des situations parfois très scabreuses, sans se soucier de son image, du qu'en-dira-t-on... On se dit qu'il y a certainement une grosse part de vérité dans ces tranches de vie aux relents de vômi, de sang, de sperme et de sueur. Et tout ça sans misérabilisme, sans noirceur excessive. On sort de cette lecture en enviant la liberté de ton de Bukowski, en se disant que, loin du paria que nombre de personnes ont sans doute voulu en faire, Bukowski devrait être élevé en modèle. Le "pas grand-chose", le "vieux dégueulasse" comme il se nommait lui-même - certainement sans une once de fausse modestie - a pour moi tout du génie, ni plus, ni moins...
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