18 septembre 2007

Albert CAMUS : L'étranger

L'étranger était mon entrée en matière dans l’œuvre de Camus, et c'est aussi un livre qui aura laissé des traces. Le thème de la vie présenté sous toute son absurdité est abordé de manière particulièrement forte, et au delà de l'aspect dérisoire de toute existence, ce sont aussi les rapports sociaux entre les hommes qui prennent une forme particulièrement cinglante dans le récit de Camus. Le narrateur - Meursault -  n'est pas plus mauvais qu'un autre, il est simplement différent, et a eu la mauvaise idée de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment.  Le meurtre accidentel d'un jeune arabe sur une plage d'Alger prend une tournure dramatique à cause de la personnalité incomprise de Meursault. Son indifférence à ce qui l'entoure et ce qu'il vit  en fait un monstre aux yeux d'une société qui ne tolère pas la différence, qui uniformise comportements et caractères, comme s'il n'existait  qu'une seule sorte d'homme. Meursault a perdu sa mère, qu'il ne voyait plus depuis longtemps, et n'éprouve ni peine, ni besoin d'en rajouter auprès de ses congénères pour passer pour le fils modèle qu'il n'a jamais été, ayant perdu la mère modèle qu'elle n'a jamais été non plus. Meursault est résigné à laisser sa vie entre les mains des autres. La justice se chargera de décider s'il doit vivre ou mourir, mais quelle importance pour un homme que la mort n'effraie pas plus que la vie ?

1 commentaire:

  1. ANCIENS COMMENTAIRES (OVERBLOG)
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    Je l'ai lu il y a environ 3 ans, et je me rappelle avoir été assez décue ... J'avais trouvé qu'il ne s'y passait pas grand chose ... J'avais nettement préféré "la chute", que j'avais étudié en classe de Terminale L ...

    Commentaire n°1 posté par Messaline le 25/09/2007 à 00h03

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    c'est vrai qu'il ne s'y passe pas tellement de choses dans "L'Etranger", mais c'est un peu comme dans un roman de Houellebecq, on a affaire à un narrateur totalement amorphe, d'où cette impression sans doute. J'ai été touché par le fond, plus que par l'histoire en elle meme (meme si l'un ne va pas sans l'autre). Sinon, d'accord avec toi concernant "La chute", meme si je suis surpris que tu aies apprécié l'un et pas l'autre, dans le sens où il se passe presque moins de choses dans "La chute", et c'est à mon avis là que Camus a fait fort, tenir un monologue sur 150 pages sans jamais donner dans le barbant, c'était risqué !

    Commentaire n°2 posté par Hank le 25/09/2007 à 17h46

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    C'est vrai que ça peut paraitre curieux, mais je pense que le contexte de ma lecture a beaucoup joué ... Disons qu'au moment ou j'ai dû étudier La Chute, quelqu'un de ma famille a vécu (si je puis dire) la même chose, c'est a dire décédé en tombant dans le fleuve qui traverse ma ville. C'est surement pour celà que ce livre, même s'il ne s'y passe pas grand chose (par rapport à l'Etranger) reste pour moi plus profond que l'autre. Mes disserts n'étaient pas basées que sur le texte ... Malheureusement, cette année là, j'ai lamentablement foiré mon bac ...

    Commentaire n°3 posté par Messaline le 25/09/2007 à 23h42

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