10 février 2012

Premières lignes : Le jardin des supplices de OCTAVE MIRBEAU


« Quelques amis se trouvaient, un soir, réunis chez un de nos plus célèbres écrivains. Ayant copieusement dîné, ils disputaient sur le meurtre, à propos de je ne sais plus quoi, à propos de rien, sans doute. Il n'y avait là que des hommes ; des moralistes, des poètes, des philosophes, des médecins, tous gens pouvant causer librement, au gré de leur fantaisie, de leurs manies, de leurs paradoxes, sans crainte de voir, tout d'un coup, apparaître ces effarements  et ces terreurs que la moindre idée un peu hardie amène sur le visage bouleversé des notaires. – Je dis notaires comme je pourrais dire avocats ou portiers, non par dédain, certes, mais pour préciser un état moyen de la mentalité française. (...) »

Octave Mirbeau, Le jardin des supplices (1899)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...

Articles les plus consultés cette semaine