19 décembre 2012

François Mauriac, sur la solitude et la vieillesse


« Je m'étonne de cette grâce : du goût croissant de la solitude à mesure que nous avançons dans la vieillesse ; une grâce, oui, je le crois, moi qui durant tant d'années ai toujours eu besoin que quelqu'un fût là. Mais les raisons d'ordre humain sont aisées à découvrir qui inclinent le vieil homme à préférer l'isolement : c'est qu'il perd ses chances de plaire et que, s'il est écrivain, il plaît d'autant mieux que son visage ne s'interpose pas entre le lecteur et le livre. Le sentiment que l'on est lu, discuté, exécré, aimé, maudit, béni, cette certitude entretenue par le courrier, par les articles de presse aide sans doute le vieil écrivain à demeurer seul dans une chambre. (...) »

François Mauriac, extrait d'une note publiée dans le premier tome du Bloc-notes, datée du 10 mai 1953 ; Flammarion (1958) ; Éditions du Seuil / Points (1993) pour l'édition la plus récente.

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