21 octobre 2010

Dan FANTE : La tête hors de l'eau

Dans la bibliographie de Fante père, tous les livres sont  fortement recommandables, mais il y a Demande à la poussière, et il y a les autres. Dans l'oeuvre de Fante fils, c'est pour moi un peu la même chose. Il y a La tête hors de l'eau, son troisième roman, qui relègue ses autres livres un peu en retrait. Pour moi, La tête hors de l'eau n'est même rien d'autre que le Demande à la poussière de Dan Fante.
 
Il faut dire qu'on y trouve quelques points communs assez évidents. Certains anecdotiques : Bruno Dante, alter ego de Dan Fante, est de retour à Los Angeles après nous avoir raconté ses souvenirs new-yorkais dans En crachant du haut des buildings. Mais le point de comparaison le plus évident, c'est la ressemblance frappante entre les deux personnages féminins, Camilla pour John Fante, Jimmi pour Dan, deux femmes d'origine mexicaine au charme magnétique, deux femmes  superbes au comportement étrange, versatile et malsain. Deux femmes avec lesquelles Dan comme John jouent un jeu dangereux.
 
Dans La tête hors de l'eau, récit comme toujours fortement autobiographique, Dan Fante sort fébrilement de son addiction à l'alcool en s'appuyant sur le programme de sevrage des Alcooliques Anonymes. La présence des « AA » est récurrente dans l’œuvre de Dan Fante, ici comme dans ses autres récits, il nous en délivre un jugement assez nuancé, l'institution est présentée comme une organisation entre la structure de soins et le mouvement sectaire, et la liturgie qui accompagne les réunions semble donner presque autant de fil à retordre à Dan/Bruno que la privation d'alcool à proprement parler. Privation dont il parvient tant bien que mal à s'acclimater, en se plongeant à corps perdu dans son nouveau travail de vendeur en télémarketing pour lequel il se découvre de réelles aptitudes. Mais c'est avec l'entrée de Jimmi dans sa vie que Dante/Fante replonge. Nouvelle dépendance, incompréhension, frustrations, sautes d'humeur, lorsque les choses semblent se stabiliser dans la vie de Dan Fante, la réalité sordide ne tarde jamais à refaire surface, comme s'il aimantait les problèmes plus que quiconque. La tête hors de l'eau, c'est une fois de plus le récit de ce yoyo permanent entre le clair et l'obscur, l'espoir et la désillusion, narré dans le style vif, fluide et touchant de Dan Fante.

1 commentaire:

  1. ANCIENS COMMENTAIRES (OVERBLOG)
    +++++++++++++++++++++++++++++++

    Je prefere Le pere au fils. Pour moi, il ya dans les oeuvres du pere un elan, un enthousiasme qui poussent a vivre. Je ne le trouve pas chez Dan, plus proche de Buk ou de Selby.

    Commentaire n°1 posté par FRED V le 06/04/2011 à 13h35

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