1 septembre 2010

Sherwood Anderson, sur l'opinion publique

« (...) Les livres, si faiblement conçus et si mal écrits qu'ils puissent être à notre époque de précipitation, se répandent dans tous les foyers ; les magazines circulent par millions d'exemplaires, les journaux sont partout. De nos jours, un fermier qui se chauffe près d'un poêle, dans une boutique de village, a l'esprit rempli jusqu'aux bords des paroles des autres. Les journaux et les magazines l'ont pompé à fond. Une grande partie de cette vieille ignorance un peu brutale, qui présentait en somme un beau côté d'innocence enfantine, a disparu pour toujours. Le fermier près de son poêle est le frère de l'homme des villes. Si vous l'écoutez, vous vous apercevrez qu'il parle avec autant d'abondance et d'absurdité que nos meilleurs citadins. (...) »

Sherwood Anderson, extrait de la nouvelle "L'homme de Dieu", tirée du recueil Winesburg-en-Ohio (1919) ; traduit de l'américain par Marguerite Gay ; première édition française Gallimard publiée en 1961 (réédition 2010).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...

Articles les plus consultés cette semaine